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Se déplacer, pour ceux qui n’ont pas le choix

Chacun, employé comme employeur, tente d’allier respect des mesures sanitaires et travail. L’horlogerie a par exemple réaménagé bon nombre de manufactures de manière à ce que la distanciation sociale soit appliquée. «Beaucoup ont pris conscience que le Covid-19 va durer», affirme Cédric Fraissinet, directeur général d’ International SOS pour la Suisse et l’Italie. Il aide les chefs d’entreprises à garder le cap malgré la complexité de la situation.

Son constat? Les réflexions s’engagent désormais véritablement à long terme, au contraire du début de la crise. Avant, il fallait surtout décider de mesures immédiates pour limiter la casse. Aujourd’hui, il faut réfléchir à l’entreprise de demain, pour qu’elle soit fonctionnelle peu importe les conditions.

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Certaines pratiques ne vont de toute manière pas changer, et certains corps de métiers sont obligés de se déplacer. «Le home office a ses limites», affirme Cédric Fraissinet, qui donne l’exemple de multinationales opérant en Ouganda ou au Kazakhstan. Des experts d’International SOS et autres se rendent sur place pour des jours, parfois des mois. Simplement, ces pays manquent parfois de ressources médicales.

«Il faut mettre en place des processus de gestion et des plans de prévention pour répondre à la crise. Le voyage est possible», confirme le directeur suisse d’International SOS. «Pour preuve: des clients envoient leurs collaborateurs en Egypte, en Turquie ou en Chine en mettant en place des mesures très précise de gestion du risque. Nous accompagnons en ce moment au quotidien le directions générales de nos clients.»

Pression économique

Et si l’économie avait pris le pas sur la santé? A en voir les différentes opinions qui circulent, la priorité réside en la poursuite des activités économiques. Les voyages d’affaires font partie du quotidien de beaucoup d’employés et patrons. Ils sont moins nombreux qu’avant mais demeurent cruciaux dans la poursuite du business. «Une industrie qui exporte des machines à l’étranger sera obligée d’envoyer un technicien à un moment ou à un autre», explique l’expert d’International SOS.

Il ajoute que les voyageurs appellent cinq à huit fois plus les Centres d’Assistance d’International SOS qu’auparavant depuis le mois d’avril. «Nos clients ont besoin de notre aide concernant la gestion des risques en voyage et de la gestion défis/soucis lié au télétravail de longue durée». Le voyage professionnel ne se résume pas au simple dépannage technique. La Suisse le sait bien en étant un berceau de l’innovation et des startups: les rencontres amènent des transactions. Bon nombre d’entrepreneurs se déplacent pour convaincre les investisseurs. «Le voyage est un outil pour avoir un avantage concurrentiel» insiste Cédric Fraissinet.

Une étude publiée dans la bibliothèque nationale de médecine des Etats-Unis discute des moyens pour tenir ces rencontres. «Les risques liés aux voyages d’affaires peuvent être amoindris par des stratégies de contrôle de l’infection efficace, comme en évitant les foules et en portant des masques», écrivent les auteurs Mark Barnes et Paul E. Sax . La nécessité de voyager ou non est pondérée avec l’importance et l’urgence de la rencontre, le risque d’infection à destination, les risques personnels qu’encourent les personnes ainsi que les mesures de quarantaine à destination.

La société de conseil McKinsey & Company a pris la température pour mesurer l'incertitude ambiante. Ses experts ont observé le comportement des consommateurs dans une étude parue fin octobre. Le constat est clair: les répondants sont frileux à l'idée de reprendre les activités habituelles. Les déplacements sont par exemple réalisés par nécessité et non pas pour le simple plaisir. Certaines activités comme se rendre à une grande fête ou prendre l'avion ne sont pas au programme.

Situation volatile

Des cartes font état des décisions des autorités, mais tout bouge très vite. «C’est difficile de suivre où sont posées les restrictions, jusqu’à quand ainsi que tous les paramètres importants», confirme Cédric Fraissinet. Dans ce cadre, International SOS a créé un site web dédié au Covid-19 y compris une section «Travel restrictions» qui indique à leurs membres des restrictions de voyage, les opérations de vol et le screening mis à jour en temps réel. L’Union européenne a notamment mis en place sa carte sur le site Re-Open .

Une traduction automatique se charge de traduire les dernières mesures annoncées, de manière à actualiser au maximum la page. Simplement, prévoir un voyage consiste également à prévoir une porte de sortie. Tout imprévu a des conséquences plus lourdes qu’avant. De nombreux pays craignent la saturation de leurs hôpitaux, et ce qui était avant un petit accident et une jambe cassée à l’étranger peut être un véritable cauchemar.

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